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Qwant-a-t-il un avenir ?

Depuis douze mois, Qwant sort de sa léthargie et l'entreprise fait parler d'elle et affirme sa vocation, c'est-à-dire protéger la vie privée des internautes. Si cette déclaration est purement marketing et n'a rien d'innovante (merci DuckDuckGo), et comme le souligne l'agence norazia, il est toujours important d'affirmer son identité si l'on veut communiquer efficacement.

Cet article propose un essai de prospective sur la possibilité d'un succès de Qwant, se basant sur les quatre principaux facteurs-clé de succès d'une stratégie internet, d'après StrategieInternet.com

Est-on dans le bon timing ?

Qwant a le même problème que Scoop it : le projet avait du sens lorsqu'il a été lancé, c'est-à-dire pour Qwant ouvrir vers l'actualité chaude et les réseaux sociaux, mais aujourd'hui il est clairement dépassé. Le marketing ne suffira pas à faire croire que Qwant est un moteur innovant. Le marché demande-t-il aujourd'hui une alternative à Google ? Non.

Qwant peut-il s'extirper de son ancrage français et institutionnel ?

Le patron de Qwant a clairement annoncé sa volonté d'être une entreprise internationale, indépendante des pouvoirs publics, n'hésitant pas à signer un partenariat avec Bing, ou prenant des positions contre les pouvoirs publics français. C'est un très bon point, mais ça n'est pas suffisant pour devenir de facto une entreprise supranationale.

Pour une introduction en bourse, qui serait la meilleure chose dans l'absolu, il faut une présence internationale et Qwant devrait dépenser beaucoup fois plus qu'aujourd'hui pour avoir une chance d'exister.

Quant à un éventuel rachat, aucun investisseur de taille ne viendra prendre le risque d'appuyer une boîte déjà ancienne et qui n'a même pas réussi à se placer sur son marché d'origine. Si Qwant avait été dans le domaine de la santé, de la finance ou dans l'industrie, il y aurait pu avoir une porte de sortie pour sauver la face. La seule possibilité serait un rachat par Orange ou Dassault Systèmes, qui finira par tranquillement mettre en veille le projet, comme pour Netvibes par exemple. A part Dassault Systèmes et Orange, qui a été très refroidi avec DailyMotion à cause de l'incompétence d'Arnaud Montebourg, et de Deezer, peu d'entreprises françaises d'envergure pourraient avoir l(a mauvaise)'idée de racheter Qwant.

A-t-on le bon mindset chez Qwant ?

On ne réussit pas sur internet à cinquante ans, ou bien ça ne s'est encore jamais vu. Quelqu'un de l'âge d'Eric Leandri, qui possède nécessairement une vie à côté de Qwant, n'a aucune chance d'être dans le rythme.  D'ailleurs, l'image que donne Qwant est celle d'une boîte de "fonctionnaires", avec des gens compétents, sérieux et éthiques, mais quant à l'envie de se faire mal....

En conclusion, l'avenir de Qwant nous paraît sombre, même si la stratégie s'est beaucoup améliorée récemment.